SAMAYA X GMHM
« À LA FORCE DU VENT » : LA TRAVERSÉE DE LA CALOTTE GLACIAIRE PATAGONIENNE PAR LE GMHM
45 jours d’immersion et de bivouac dans des conditions parmi les plus extrêmes qui soient. Une autonomie totale. Du 30 octobre au 13 décembre 2022, Didier Jourdain, Léo Billon, Jordi Noguere, Thomas Auvaro et Christophe Malangé, du Groupe Militaire de Haute Montagne (GMHM), embarquent pour une expédition en Patagonie, afin de relier le lac Leones du Hielo nord au glacier Grey du Hielo sud.
La traversée nord-sud de la calotte glaciaire patagonienne, en totale autonomie, semble remplir toutes les conditions pour que le GMHM y effectue une expédition : zone reculée, inhospitalière, inaccessible et souffrant de conditions météorologiques des plus extrêmes, rendant les secours aériens et l’évacuation quasiment impossibles. Le Capitaine Didier Jourdain résume : « on va chercher la complexité, tout simplement».
Le GMHM, conscient des conditions et des risques associés à cette expédition, entame une intense et minutieuse préparation, longue de deux ans. Rien ne doit être laissé au hasard et l’attention aux détails se révèle vitale. « Il y a certains détails qui ne sont en réalité pas vraiment anodins, mais aussi importants qu’ils sont simples.», selon les mots du Capitaine Didier Jourdain. En effet, l’expédition se teinte d’une complexité nouvelle. Tout d’abord, du fait de sa durée qui impose de réfléchir à l’approvisionnement de départ, compte tenu du caractère autarcique de l’expédition. Ensuite, du fait du terrain comptant plus de 600 kilomètres de glaciers à traverser, en kayak, en ski, en kite, à pied en tractant les pulkas lourdes de 60 kilogrammes. Enfin et surtout, du fait des conditions météorologiques, qui mettent à l’épreuve l’humain autant que le matériel.
L’équipement constitue ainsi une problématique à part entière. Le Capitaine Didier Jourdain l’explique par le fait qu’il ne faut emmener que « l’essentiel et le minimum ». Ce mantra résume en lui-même l’enjeu de la préparation. Un parfait équilibre entre le poids et l’utilité doit être trouvé pour chaque objet emmené : « quelque chose qui a plusieurs utilisations, ça fait tout, mais tout mal. On est confronté à ça en permanence. On essaye d’avoir des équipements qui sont très polyvalents, mais qui ne sont pas forcement performants dans tous les domaines. […] On développe du matériel, on fait des choix.». C’est dans cette perspective qu’une nouvelle tente Samaya est imaginée, en concertation avec le GMHM. Cette tente doit être un parfait triptyque alliant performance, légèreté et confort.
La performance d’abord, dans la mesure où la tente représente l’unique abri, le seul refuge protégeant les membres du groupe des éléments destructeurs présents dehors. Le Capitaine Jourdain nous raconte : « Pour les conditions météo, on peut parler du pire. Le vent crée du doute, dans tout. Notamment dans le choix de la tente. C’est la chose la plus soumise au vent, clairement. […] Il faut que ce soit le truc qui tienne. ». Elle doit être capable de garder sa forme sans s’affaisser dans le vent ou sous le poids de la neige, être robuste en toutes conditions et être aisément montée et démontée, même face à des vents de 80 km/h.
La légèreté, ensuite, condition sine qua non de l’expédition. 100 grammes de tissu supplémentaires reviennent à se délester de 100 grammes de nourriture ou de gaz. « Parfois on se dit […] non mais là ça ne fait pas une grosse différence et puis on pèse et si, ça fait la différence. », résume le capitaine Didier Jourdain. La légèreté de la mono-paroi Nanovent® et des matériaux Dyneema® se révèle alors indispensable. Le poids sera ainsi un critère surveillé de près tout au long du développement de cette nouvelle tente.
Le confort, finalement, puisqu’au-delà de protéger, la tente doit permettre au groupe de se reposer, se ressourcer et reprendre des forces. Il est impératif que les parois ne vibrent pas lors des tempêtes de vent, pour assurer le repos du groupe. Le Capitaine Didier Jourdain nous décrit un moment où le groupe s’est retrouvé piégé au cœur d’une tempête, obligé de se replier à l’intérieur de la tente. « Le vent a commencé à forcir, on a fini de monter les tentes et il y avait plus de 80 km/h de vent établi, des rafales à plus de 100, et une pluie battante. On a fini, on était complètement détrempé. […] C’est important d’avoir un petit peu d’espace dans la tente. Donc il y a aussi l’environnement dans la tente et la place. Le matin, il faisait -10C°. ».
La notion de confiance est essentielle. En premier lieu, les membres du GMHM doivent avoir confiance en eux-mêmes, d’un point de vue individuel, tant sur leurs performances physiques que psychologiques à supporter les conditions de la mission. Ensuite, ils doivent pouvoir compter sur leur équipe en dépit des difficultés rencontrées. Finalement, ils doivent avoir confiance dans leur matériel. Une couture ou un fil qui manque de solidité peuvent conduire à la rupture de la tente, mettant l’ensemble du groupe en péril. La tente représente leur unique rempart contre les conditions extérieures. Sans elle, le groupe se retrouve exposé, vulnérable, en incapacité de progresser.
Dès 2021, le GMHM a entamé un cycle d’expéditions en Antarctique et au Groenland, au cours duquel les tentes Samaya créées pour eux ont été testées sur le terrain. Ces phases de test ont permis d’ajuster le produit pour qu’il corresponde précisément aux besoins du groupe et à la réalité du terrain. La confiance dans la tente n’a été obtenue qu’en vertu du travail conjoint du GMHM et de Samaya, de l’assurance que la tente possède des caractéristiques techniques en adéquation avec les conditions météorologiques de l’expédition, et du fait de la maîtrise de cet équipement grâce aux tests réalisés en amont.
Les conditions extrêmes rencontrées lors d’une expédition comme celle-ci permettent au GMHM de revenir avec des méthodes et techniques opérationnelles directement transposables aux commandos de montagne puis à l’armée de terre. A l’issue de la mission, le groupe est aussi en mesure de formuler des recommandations matérielles. Cela permet à Samaya de progresser sur la technique afin de pousser toujours plus loin l’ultra-performance de ses produits.
Qu’est-ce que le GMHM ?
Le GMHM est formé en 1976, avec pour objectif premier la promotion de l’alpinisme de haut niveau au sein de l’armée française. Cette unité d’élite, comptant une dizaine de personnes, rassemble les meilleurs alpinistes et guides de haute montagne des mondes civil et militaire. Sa vocation s’est élargie au fil des ans et comprend aujourd’hui l’exploration de zones inhospitalières et polaires et la formation des commandos de montagne et des instructeurs de l’EMHM au Grand Froid. Le groupe est garant du renforcement de la compétence opérationnelle de l’armée de terre, ainsi que de l’innovation des pratiques en conditions extrêmes, dans une perspective civile et militaire. Dans ce cadre, ils mettent à l’épreuve des techniques matérielles et humaines permettant de connaître, comprendre, appréhender et maîtriser la montagne, la verticalité et le grand froid.