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SAMAYA x MARIUS SIMON

14x2000 DES BAUGES

 

 
Réaliser les 14 sommets de plus de 2000 mètres d’altitude dans les Bauges, c’est le projet de Marius Simon, entamé en août 2023, comme un parallélisme des iconiques 14x8000 mètres himalayens. Marius nous livre ce qui l’a poussé à réaliser ce projet et ce qui l’anime à chaque ascension.
 
Quel est la nature de ton projet ?
Marius Simon : Ce projet « les 14 sommets des Bauges » est d’abord un projet photographique avant d’être un projet sportif. A travers lui, je ne recherche ni la performance, ni l’établissement d’un record de vitesse. Il s’inscrit à contre-courant des réalisations actuelles où l’on cherche à aller toujours plus vite. Je redonne la place au temps, à l’émerveillement, à la contemplation, en faveur d’un nouvel imaginaire : celui de voyager proche de chez soi, de manière responsable. Depuis août, je gravis donc les 14 sommets à plus de 2000 mètres dans le massif des Bauges, afin d’en capturer toute la beauté grâce à la photographie.
 
Qu’est-ce qui t’a animé pour réaliser ce projet ?
MS : Mon retour sur Annecy après un long voyage de 7 mois en Nouvelle Zélande m’a ouvert les yeux sur la beauté de nos montagnes. Quelle chance d’avoir des parcs si préservés à deux pas de chez nous ! J’ai souhaité leur rendre hommage en parcourant les sentiers, pour mieux les connaître, mieux en parler et mettre en garde sur la fragilité de ces espaces et l’absolue nécessité d’en prendre soin.
 
Comment se sont déroulés tes premiers sommets ?
MS : A ce stade, j’ai gravi 3 sommets sur 14 : la Dent de Cons, le Mont Trélod et le Mont Colombier. Je commence par les sommets isolés qui ne donnent pas accès sur d’autres. Je partage chaque ascension avec une ou des personnes différentes. Cela m’offre une longue plage horaire pour leur montrer la beauté du massif, apprendre à se connaître davantage, à parler de photo, d’aventure, à refaire le monde ensemble ! Ce sont de belles parenthèses et cela donne une dimension très humaine au projet. Pour ces premières ascensions, j’essaie de partir en milieu de journée pour avoir les lumières de fin de journée au sommet ou au moment de redescendre.
 
Que recherches-tu dans ton équipement pour ce genre de projet ? Comment s’est déroulée ta nuit en tente ?
MS : Sachant que le bivouac est interdit dans une grande partie du parc pour des raisons de protection et de préservation, je pars plutôt à la journée. J’ai donc besoin d’un sac assez volumineux pour pouvoir emporter tout le matériel nécessaire à ce type de journée : eau, nourriture, polaire, goretex, accessoires... mais aussi tout le matériel photo. Un sac entre 35 et 50L est donc parfait. Le gros plus est d’avoir du matériel outdoor ultralight pour compenser le poids du matériel photo. Je recherche donc toujours du matériel performant, compact et léger. Ma nuit en tente était sublime ! Un magnifique coucher de soleil, des températures agréables la nuit, et surtout des paysages à couper le souffle autour de nous. L’occasion donc de tester cette tente INSPIRE2, merci encore pour ça ! Je vois toujours les bivouacs comme des moments hors du temps où l’on est en connexion totale avec la nature. Ce sont de parfaits breaks dans nos vies toujours plus rapides et comblées.

 

 
Souhaites-tu nous partager un moment qui t’a particulièrement marqué ?
MS : Arrivé à la moitié du projet, je dois avouer que la dernière ascension m'a particulièrement marqué. Lorsque je me suis lancé dans l'aventure, le Dauphiné Libéré a rédigé un article sur ce projet 14x2000 dans les Bauges. L'occasion pour René, 82 ans, de me contacter et de me faire part du fait qu'il réalisait le même projet avec son beau-frère Pierre, 73 ans. Naturellement, nous avons planifié une ascension ensemble afin de provoquer une rencontre. Nous nous sommes donc tous les trois retrouvés à la station de la Sambuy pour gravir le sommet du même nom, culminant à 2198 mètres d'altitude. Cette journée avec eux a été un moment fort, tant leurs récits résonnaient en moi et me confortaient dans ce choix de vivre de multiples aventures en pleine nature. Ensemble, ils ont passé plus de 50 ans à réaliser des courses d'alpinisme, à gravir des centaines de cols à vélo et à se lancer des défis en tout genre. Photographe, peintre, comédien, alpiniste, cycliste, écrivain, poète, ce sont des personnes aux mille et une vies qui m'ont beaucoup inspiré. Avant de se quitter, alors qu'on parlait de vélo électrique, René, 82 ans, me glisse : « Moi, je passerai à l'électrique quand je serai vieux. Ça fait marrer mes petits-enfants. Mais c'est vrai ça, quand est-ce qu'on est catégorisé comme vieux ? » Cette phrase me fait encore beaucoup réfléchir aujourd'hui.

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